Entretien du chauffage collectif : les clés pour mieux chauffer et moins consommer

02/02/2021 - Copropriété

Augmentation de la durée de vie et de la sécurité de l’installation, diminution du nombre de pannes et des émissions de particules fines, consommation moindre de combustible…  Nombreux sont les avantages à attendre d’une chaudière collective entretenue régulièrement. Le point sur les obligations et conseils à suivre en la matière.

 

Chauffage : quelques chiffres clés

  • entretien chauffage chiffres clés38 et 24 % : ce sont respectivement les émissions de particules fines et de CO2 causées par les émissions des bâtiments des secteurs résidentiel et tertiaire
  • 5 à 10 % : la baisse de la consommation annuelle en chauffage que l’on peut obtenir en diminuant de 1° C la température de consigne d’une installation
  • 55° C : la température maximale nécessaire pour de l’eau chaude sanitaire (ECS)
  • 30 à 40 % : la consommation d’énergie des équipements de chauffage induite par les pertes en cas de non calorifugeage des tuyauteries
  • 60 W : la dissipation d’énergie causée par la non isolation d’un mètre de conduite d’eau à 70° C, de 25 mm de diamètre.

 

Entretien: les obligations en vigueur

réglementation entretien chaudière

Toutes les chaudières d’une puissance de moins de 400 kW – soit la grande majorité de celles dans le résidentiel – doivent faire l’objet, chaque année, d’un entretien par un professionnel possédant les qualifications professionnelles prévues par la loi du 5 juillet 1996. Et ce, pour tout type d’énergie : gaz, fioul, biomasse, multi combustibles…

 

Ces obligations font l’objet d’un décret du 9 juin 2009 et d’un arrêté du 15 septembre 2009. Des textes codifiés, pour la partie législative, par les articles L. 224-1 et, pour la partie réglementaire, R. 224-41-4 à R. 224-41-9 du code de l’environnement.

 

Si pour les chaudières individuelles, cet entretien obligatoire s’effectue sous la responsabilité du propriétaire, concernant les chaudières collectives, c’est le syndicat des copropriétaires de l’immeuble qui en la charge, via le syndic.

 

Bon à savoir : en cas d’installation ou de remplacement de chaudière, le premier entretien doit se faire au plus tard dans l’année civile qui suit les travaux.

 

 

L’objectif de ces réglementations? Vérifier la chaudière, effectuer les réglages nécessaires à son bon fonctionnement et la nettoyer au besoin. Selon le type et l’âge de la chaudière collective, le technicien va ainsi évaluer ses performances énergétiques et environnementales qu’il va mettre en perspective avec celles des chaudières les plus performantes aujourd’hui sur le marché. Il s’agit ainsi de son rendement nominal et de ses émissions de polluants atmosphériques. En l’occurrence, les NOx (oxydes d’azote) pour les chaudières gaz et fioul, et les COV (composés organiques volatiles) et poussières pour les chaudières bois et autres biomasses.

 

Dans les quinze jours suivant sa visite, le professionnel remet une attestation d’entretien que la copropriété devra conserver pendant deux ans minimum afin de pouvoir la présenter lors d’un contrôle ou sur demande de l’assurance en cas de sinistre.

 

L’attestation remise par le professionnel doit comporter :

•       La liste des opérations effectuées et des défauts corrigés lors de la visite d’entretien ;

•       Si besoin, le taux de monoxyde de carbone mesuré ;

•       Le résultat de l’évaluation de la performance énergétique et environnementale de la chaudière : rendement et émissions de polluants atmosphériques ;

•       Des conseils pour utiliser au mieux la chaudière et l’installation de chauffage.

 

Point réglementaire

 

La directive 92/42/CEE fixe des exigences de rendement pour des chaudières à eau chaude pour les puissances comprises entre 4 et 400 kW.

 

Pour des chaudières dont la puissance est comprise entre 400 kW et 50 MW, ce sont les Directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) qui sont en charge de la vérification réglementaire.

 

Les exigences de rendement minimal varient en fonction de la date d’installation de la chaudière. Le rendement minimal d’une chaudière gaz de 400 kW installée avant le 13 mars 2000 est ainsi de 86 %, contre 90 % si l’installation a eu lieu après.

Quid du ramonage ?

question ramonageLe ramonage des conduits d’évacuation des fumées n’est pas obligatoire pour les chaudières dites étanches (chaudières à ventouse, VMC-gaz…). Toutefois, lors de l’entretien de la chaudière, le professionnel doit impérativement vérifier l’étanchéité du conduit et nettoyer le conduit du raccordement. Un conduit obstrué ou non étanche peut en effet entraîner une intoxication au monoxyde de carbone. Il s’agit ainsi d’éliminer les dépôts accumulés sur les parois intérieures et de faciliter l’évacuation de la fumée.

 

 

 

 

Monoxyde de carbone : un gaz dangereux et inodore

Monoxyde de carbone

Incolore, inodore et mortel à forte concentration, le monoxyde de carbone ou CO peut se répandre dans une chaufferie, en cas de mauvais entretien d’appareils de chauffage ou de production d’eau chaude à combustion. A fortiori dans une pièce mal ventilée, avec une atmosphère pauvre en oxygène.

 

S’il constate un taux de CO supérieur à 50 ppm, le professionnel doit informer sans délai la copropriété de ce danger grave et immédiat. Puis impérativement arrêter la chaudière. La remise en service de l’installation ne pourra ainsi avoir lieu qu’une fois les conditions normales de fonctionnement de la chaudière rétablies.

 

Désembouage du circuit hydraulique : une nécessité pour mieux chauffer

désambouage d'une chaudièreAvec le temps, les tuyaux permettant la circulation d’eau chaude de chauffage au sein de l’immeuble finissent par s’encrasser. Plusieurs faits permettent ainsi de détecter cet embouage, comme des zones plus froides que d’autres sur les radiateurs ou des bruits inhabituels sur le circuit de chauffage et la chaudière. Autre signe caractéristique : si l’eau purgée des radiateurs n’est pas transparente mais orangée ou noire. Enfin, la difficulté à obtenir une température correcte, malgré une chaudière tournant à plein régime doit aussi alerter.

 

Effectuer un désembouage va en outre permettre de diminuer la consommation énergétique, et donc les charges de chauffage. Et pour cause, un millimètre de tarte seulement diminue, de 5 à 10 %, le rendement de la chaudière et des radiateurs. Et la surconsommation causée par les boues peut atteindre les 15 %. Ce faisant le matériel de chauffe sera davantage préservé avec, à la clé, un allongement de l’espérance de vie de la chaudière et de l’ensemble du réseau. Sans compter un plus grand confort au quotidien, du fait de difficulté moindres pour chauffer les logements.

 

L’apparition de fuites constitue toutefois le principal risque d’une telle opération. Les boues collées sur les parois peuvent en effet parfois colmater une fuite, le plus souvent sur les vieilles installations. Celle-ci devra alors être réparée dans la foulée avant la remise en eau.

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