Que l’on soit propriétaire ou locataire, l’entretien d’une chaudière individuelle n’est pas une option. Car respecter les obligations en la matière préserve de risques très importants. Gros plan sur les points à ne pas négliger pour assurer sécurité et tranquillité à son foyer.
Entretien annuel de votre chaudière individuelle : une obligation légale
Vous possédez une chaudière au fioul, gaz, bois, charbon ou multi combustible dont la puissance est comprise entre 4 et 400 kilowatts ? Alors vous devez impérativement réaliser chaque année un entretien annuel pour contrôler son bon fonctionnement. Et ce que vous soyez locataires ou propriétaires.
Faute de preuve de la réalisation de l’entretien, un bailleur pourra en effet tout à fait retenir le montant de cette intervention sur le dépôt de garantie. Et quel que soit votre statut, l’assureur pourra refuser de vous indemniser en cas de sinistre.
Dès l’installation de la chaudière puis, tous les ans lors de l’entretien annuel, le chauffagiste va ainsi s’assurer du bon réglage de la combustion. Concrètement, il va modifier la position des différents volets d’air (primaire et secondaire) afin d’optimiser le rendement de la chaudière via un analyseur de combustion. Ce dernier indique ainsi les différents paramètres de la combustion taux de dioxygène (O2), de monoxyde de carbone (CO), de dioxyde de carbone CO2, la température des fumées etc.
Objectif : parvenir à la meilleure combustion possible. Car une mauvaise combustion, va entraîner des dysfonctionnements avec des conséquences allant de dépenses accrues jusqu’à… la mort !
Mauvais entretien d’une chaudière : les 3 risques associés
1 / Augmentation de la consommation énergétique
Premier risque en cas de mauvais entretien : une augmentation de la consommation énergétique et donc une augmentation des coûts. Certes, ce n’est pas le risque le plus grave, mais alors que le prix des énergies fossile s’emballe, faire l’économie d’un entretien a tout du mauvais plan. Et pour cause, une chaudière mal entretenue va consommer plus que nécessaire. A contrario, un entretien régulier permet de réaliser des économies pouvant aller jusqu’à 12 % sur la facture d’énergie.
2/ Explosion et incendie
Deuxième risque, déjà plus inquiétant, celui d’une explosion suivie d’un incendie. L’une des principales causes de l’explosion d’une chaudière reste la fuite de gaz. Certes, les chaudières modernes disposent d’un clapet de sécurité censé éviter ce risque en cas de dysfonctionnement. Mais un mauvais entretien peut empêcher son bon fonctionnement et ainsi créer un problème de sécurité. Cela va notamment être le cas si des gaz non brûlés se sont accumulés. Mais aussi en cas de présence de particules étrangères dans le conduit qui vont encrasser ce dernier.
3/ Dégagement de monoxyde de carbone
Vertiges, nausées, maux de tête, perte de connaissance, confusion mentale, voire mort pour les cas les plus graves. Les principaux symptômes d’une intoxication au monoxyde de carbone ne sont pas à prendre à la légère ! Ce gaz toxique, bien connu des pompiers, est d’autant plus dangereux qu’il est invisible et inodore. Or, à défaut d’entretien régulier de la chaudière, la mauvaise combustion qui suivra va provoquer la formation de monoxyde de carbone. Et ce qu’il s’agisse d’une alimentation au bois, au fioul, au charbon ou même à l’éthanol pour les chauffages d’appoint.
Monoxyde de carbone : un tueur silencieux
Chaque année en France, le monoxyde de carbone intoxique ainsi plus de 5 000 personnes et fait une centaine de morts. En cause, un mauvais entretien de l’équipement de chauffage associé à une aération insuffisante du logement.
Dans l’absolu, une chaudière dégageant un taux élevé de monoxyde de carbone ne va en effet pas poser de problème immédiat de sécurité, tant que l’évacuation se fait parfaitement et qu’elle conserve son étanchéité. En revanche, c’est une bombe à retardement. Car en cas de fuite au niveau du foyer de combustion ou du conduit de fumée, c’est le drame assuré.
Concrètement, l’obstruction du conduit de fumée, suite à un encrassement ou à la présence d’un nid d’oiseau directement à la sortie du conduit, peut suffire à entraîner un défaut d’étanchéité. Si, les grilles de ventilation hautes et basses fonctionnent mal, ou pire, sont obstruées, le CO va alors se répandre dans le logement et s’accumuler. Avec les risques que l’on connaît.
D’où la nécessité de ne jamais boucher les bouches d’aération qui constituent un élément de sécurité à part entière. Mais aussi d’aérer très régulièrement chaque pièce en grand au moins 10 minutes par jour matin et soir.
Concentration de monoxyde de carbone en parties pour million (PPM) | Conditions et effets du taux de concentration |
0-2 PPM | Conditions normales à l’intérieur et à l’extérieur d’un habitat |
10 PPM | Concentration maximale acceptable pour un adulte en bonne santé exposé de façon continue durant une période de 8 heures |
20 PPM | Concentration maximale acceptable en intérieur |
200 PPM | Maux de tête légers, fatigue, étourdissements et nausées après 2 à 3 heures. L’alarme d’un détecteur de CO fonctionnel va se déclencher dans un délai d’une trentaine de minutes |
800 PPM | Étourdissement, nausée et convulsions dans un délai de 45 minutes. Mort dans un délai de 2 à 3 heures |
1 600 PPM | Mort dans un délai de 1 heure |
13 000 PPM | Mort dans un délai de 1 à 3 minutes |
Détecter une intoxication au monoxyde de carbone : les signaux à interpréter
Comment savoir si une intoxication au monoxyde de carbone est en cours ? Plusieurs signaux constituent des alertes :
- Tout le monde au sein du même foyer se sent mal en même temps, y compris les animaux de compagnie ;
- A l’exception de douleurs corporelles, les symptômes ressentis sont ceux d’une grippe ;
- La sensation de malaise s’estompe en sortant de la pièce.
Il convient alors d’agir sans tarder en aérant au maximum les pièces concernées, en éteignant si possible le chauffage défectueux, et en sortant du logement. Le tout en prévenant les secours, si nécessaire.
Bien évidemment, un détecteur de monoxyde de carbone (disponible à partir d’une vingtaine d’euros) constitue le moyen le plus simple et le plus fiable de mettre en évidence la présence excessive de ce gaz. Mais un autre signe doit mettre la puce à l’oreille : si la veilleuse de la chaudière vacille ou s’éteint, alors que le logement est peu ou pas aéré. La veilleuse est cette petite flamme bleue, allumée en permanence, qui permet d’assurer le bon fonctionnement de la chaudière. Si tel n’est pas le cas, ou qu’elle émet une flamme inhabituelle, c’est qu’il y a un problème. Méfiance, donc !